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Revue de presse des hebdomadaires français

Revue de presse des hebdomadaires français
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  • À la Une: les enfants volés d'Ukraine
    Eclipsée par la situation au Moyen-Orient, la guerre en Ukraine a presque disparu des colonnes des journaux et des hebdomadaires français. Toutefois, l’Express publie donc cet article intitulé : « Comment Poutine enlève et russifie les enfants ukrainiens ». « Plusieurs dizaines de milliers de jeunes Ukrainiens ont été volés par la Russie, depuis le début du conflit, en violation complète du droit international », explique l’hebdomadaire. Qui nous raconte l’histoire d’Oleksander, 12 ans… Le jeune garçon habitait Marioupol, avec sa mère, depuis portée disparue. Il a été conduit dans un camp dit « de filtration » à Donetsk, en territoire occupé. Un mois plus tard, raconte l’Express, « sa grand-mère Lioudmila qui cherchait partout sa fille et son petit-fils, reçoit un appel : « Mamie, viens me chercher, implore une petite voix dans le combiné. C’est Oleksander ».   Tous deux réussiront à regagner « l'Ukraine libre ». Mais ce cas « reste exceptionnel », prévient l’Express qui précise : « depuis 2022, les autorités russes organisent le transfert forcé de milliers d’enfants ukrainiens des territoires occupés, vers la Russie ». Dans quel but ? « Les Ukrainiens », explique l’Express, « estiment que cette campagne de rééducation et d’adoption sert à créer une réserve d’hommes pour l’armée. De nombreux garçons, n’étaient encore que des enfants lorsque la Russie a occupé la Crimée en 2014. (…) Onze ans plus tard, certains d’entre eux ont rejoint l’armée russe de force, mais aussi volontairement, convaincus par la propagande russe ». Soyons nombreux Et l’Express publie un appel « à sauver les enfants volés d’Ukraine ». Appel signé du philosophe Bernard-Henri Lévy, de l’écrivain Salman Rushdie, ou encore du chanteur Sting. « Des milliers d’enfants ont été arrachés à leur famille et à leur terre » disent-ils. « Ce ne sont pas des enfants perdus. Ce sont des enfants volés, kidnappés par les forces d’occupation russes, enlevés à leurs parents, à leurs écoles, à leur langue, à leur vie ». Les signataires disent vouloir s’adresser avant tout « aux parents ». « À tous ceux qui imaginent ce que peut signifier le kidnapping d’un enfant qui ne reviendra peut-être jamais. Soyons nombreux, très nombreux (…) à le dire d’une même voix, clairement et sans trembler : les enfants d’Ukraine ne sont pas négociables. Il faut exiger leur retour. Maintenant ». Un appel que l’on peut signer sur le site lexpress.fr Qui pour remplacer les mollahs ? Le Nouvel Obs de son côté, s’interroge sur la situation en Iran. « Le régime des mollahs peut-il tomber ? » se demande l’hebdomadaire, qui remarque : « Frappée par les Américains, pilonnée et infiltrée par Israël, la République islamique est plus que jamais affaiblie, à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières (…) le 7 octobre a fait plonger les alliés régionaux de l’Iran (Hamas, Hezbollah, Houtis…) le plaçant dans sa position la plus vulnérable depuis des décennies ». Cela augure-t-il de la fin du régime des mollahs ? Pas forcément : pour le Nouvel Obs, « la République islamique est loin d’être à terre ». Interrogé, l’historien Philippe Droz-Vincent parle « d’un état structuré, avec une élite issue du clergé et des réseaux sécuritaires relativement cohérents. Pour que le régime tombe, il faut désorganiser tout ça », estime-t-il. Quant à savoir qui pourrait remplacer les mollahs, la question est pour le moment sans réponse, selon le Nouvel Obs, qui estime « qu’aucune opposition, ni à l’intérieur ni à l’extérieur du pays, ne semble en mesure de proposer une alternative viable et crédible ». L’hebdomadaire estime que « seul le mouvement Femme, Vie, Liberté pourrait jouer un rôle ». Mais souligne qu’il a été tellement réprimé qu’il n’a pas pu s’organiser. Le politologue Karim Emile Bitar, redoute, lui, « une situation chaotique, avec un pouvoir diffus et une population fragmentée ». « Le vide, après la destruction », conclut le Nouvel Obs. Prisonniers politiques et otages Le Point s’intéresse également à l’Iran, et s’interroge sur la prison d’Evin, prison de sinistre réputation où sont incarcérés opposants et otages occidentaux. Une prison visée par l’armée israélienne, le 23 juin, frappe qui a fait 71 morts, annonce ce matin Téhéran. Pourquoi viser cette prison, qui n’a rien à voir avec les capacités nucléaires de l’Iran ? Le Point cite « une source diplomatique israélienne », selon laquelle « Israël a fait comprendre au régime mais aussi aux iraniens qu’il est temps que quelque chose soit fait, pour ouvrir la porte de la prison des détenus politiques iraniens et des otages occidentaux ». Des otages occidentaux dont les familles sont inquiètes, c’est le cas de celles des deux Français Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus en Iran depuis plus de trois ans. Certes, les autorités françaises « ont reçu l’assurance de Téhéran que les deux prisonniers, qu’elles considèrent comme des otages d’État, n’ont pas été blessés ». Mais les familles s’inquiètent « de n’avoir aucun signe de vie et aucun moyen d’entrer en contact avec eux ». Le Point a par ailleurs reçu une lettre envoyée depuis l’intérieur de la prison évoquant « l’existence de blessés », « que les autorités pénitentiaires refusent de transférer à l’extérieur, les laissant ainsi sans soin ni assistance ». Une information qui donne une idée de ce qui a pu se passer dans la prison d'Evin.
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  • À la Une: l’enlisement de la guerre à Gaza
    La guerre à Gaza est notamment subie par les enfants palestiniens, population qui représente la moitié des Gazaouis et à laquelle s'intéresse Politis cette semaine, avec ce titre « l'Enfance assassinée ».Il y a d'abord ce témoignage de Bilal, 15 ans. « Le jeune garçon est trop maigre pour son âge. Trop fatigué également. Parce que les adolescents sont considérés comme plus agiles, plus résistants, chaque jour, ils parcourent des kilomètres au milieu des tentes et des ruines pour trouver des aliments, de l’eau ou de quoi faire du feu. » La survie a désormais totalement pris le pas sur l'éducation dans ce territoire où le taux d'analphabétisme était déjà parmi les plus faibles au monde avant la guerre : autour de 2 %, selon l'Unicef. Depuis, neuf écoles sur dix ont été rayées de la carte, soupire Politis. « Un éducide », enchérit le chercheur Ziad Majed, pour qui les attaques israéliennes montrent une volonté d’en finir avec le système éducatif. « On m'a volé ma vie », souffle Rihab, 15 ans également, qui rêvait d'université.« On m'a volé cette joie » fulmine pour sa part Hala dans le dossier du Point intitulé « Où va Israël ? » et qui revient aussi sur le sort des Gazaouis. À 23 ans, la jeune femme a fini par obtenir une licence de littérature sous les bombes,« et remplit ses journées de lecture, d'écriture et de musique pour ne pas sombrer ».La « guerre sans fin » de Benyamin NetanyahouLe Point grogne devant cette « fuite en avant personnelle » de Benyamin Netanyahou, le premier ministre israélien s'enfermant dans une réalité parallèle, pensant ainsi qu' « une majorité immense [d'Israéliens] dit, Bibi n'arrêtez pas! », alors que la population rejette grandement la politique de son gouvernement. « Les sondages qui donnent sa coalition perdante au prochain scrutin ? Truqués et fabriqués de toutes pièces. »Interrogé par l'hebdo, l'ancien chef des renseignements de l'armée israélienne Tamir Hayman confie que « l'idée d'une victoire totale est illusoire ». « Sur le plan politique, explique-t-il, la raison pour laquelle l'exécutif ne veut pas la fin de la guerre, c'est qu'elle entrainera l'organisation de nouvelles élections qui aboutiront à la chute de la coalition gouvernementale de Benyamin Netanyahou. »Emmanuel Macron prend de la distance avec la politique d’Israël à GazaUne « trajectoire sinueuse » tracée par le président français que raconte Le Nouvel Obs avec notamment cette infographie qui tente d'établir une corrélation entre l’évolution du discours d’Emmanuel Macron sur ce conflit et celle du nombre de morts à Gaza.« Il sert du "dear Bibi" », (cher Bibi), cher Benyamin Netanyahou donc, « alors que 6 000 personnes ont déjà été tuées à Gaza », puis évoque une coalition anti-Hamas « dont il n'a parlé à personne ». Des ambassadeurs français dénoncent dans une note interne « le virage pro-israélien du président. »Puis la sémantique change à l'autonome dernier. Emmanuel Macron prend aussi conscience qu'une reconnaissance de l'État de Palestine lui « permettrait de laisser une trace dans l'Histoire ». Désormais, « il s'est engagé trop loin pour reculer, estime le chercheur Jean-Paul Chagnoleau, si la séquence qu'il a enclenchée n'aboutit pas, sa parole disparaitra. »La protection des océans, sujet de préoccupation internationaleAvec l'ouverture lundi de la conférence des Nations unies sur l'océan à Nice, Emmanuel Macron lance un appel à la « remobilisation sur l'écologie » dans plusieurs titres, dont Le Parisien Dimanche. Le dirigeant français « a connu des marées hautes et des marées basses », tente le journal de la capitale, mais estime « ne pas avoir de leçon d'écologie à recevoir. »Dans le sud-est de la France, « entouré d'une cinquantaine de chef d'États, il n'y en a jamais eu autant se félicite-t-il », il ratifiera un texte sur l'interdiction de la pêche illégale, et plaidera pour un renforcement des aires marines protégées et un moratoire d'exploitation des grands fonds marins.Des abysses convoitésLe Nouvel Obs part d'un exemple, celui de Gerard Barron, « sulfureux chef d'entreprise australien » à la tête d'un empire minier. Pour le « Elon Musk des abysses » comme il est surnommé, « l'horizon s'est subitement éclairci avec l'arrivée au pouvoir de Donald Trump », le président américain ayant signé en mars un décret autorisant l'extraction de minéraux jusque dans les eaux internationales.C’est même « une nouvelle ruée vers l'or », jubile une agence aux mains de l'administration Trump, qui pourrait doper le PIB de 300 milliards de dollars et créer 100 000 emplois en 10 ans. Également intéressée, « la Chine multiplie aussi les campagnes exploratoires dans le Pacifique », souligne l'Express qui dédie aussi ses pages Géopolitique à la « guerre des abysses. »« Un terrain qui par son opacité favorise les modes d'actions offensifs » décrypte encore l'Express, notant que l'armée de la France, pays « qui possède l'un des plus grands domaines maritimes avec ses territoires d'outre-mer », se dote d'outils de surveillance de pointe, comme ce drone pouvant plonger à 6 000 mètres de profondeur.Inquiétude des défenseurs de l'environnementSauf l’exploitation du cobalt, cuivre et autres manganèses sous-marins, ce n'est « pas sûr que Mère Nature s'en réjouisse » grince Le Nouvel Obs. L'océan joue « un rôle crucial de régulation du climat », avec un quart de nos émissions de CO2 captées chaque année.Le chercheur Bruno David craint qu'« une fois remués, les sédiments qui tapissent les fonds des mers ne relarguent dans l'atmosphère le CO2 stocké ». Sans oublier la « vie foisonnante » abritée par les fonds marins et qui risque d'être grandement perturbée.
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  • A la Une, le Paris Saint-Germain en rêvait, il l'a fait !
    On connaissait le fameux « À jamais les premiers » de l’Olympique de Marseille… Le Parisien Dimanche rétorque ce matin d’un « À jamais les meilleurs » après la victoire sans conteste et sans pitié du Paris Saint-Germain hier en finale de la Ligue des Champions. 5-0 face à l’Inter Milan, véritable « démonstration » de force qui, écrit La Tribune Dimanche, « se hisse parmi les moments majeurs de l’histoire du sport tricolore ». Face à une équipe aussi jeune que talentueuse, les Milanais « faisaient leur âge (30 ans de moyenne sur le terrain) » plutôt que de « faire étalage de leur expérience » écrit l’hebdo un brin cruellement. Un club quasi-invisible pendant tout le match, qui a légitimé une bonne fois pour toutes « le nouveau projet » du PSG, sans Messi, sans Neymar, sans Mbappé, bref « plus jeune » et « plus français ». Un joueur a brillé Un joueur particulièrement Doué, vous me passerez le jeu de mots de piètre qualité… Désiré Doué donc, que Le Parisien Dimanche porte aux nues. Le titre, fasciné par ce « phénomène de 19 ans », auteur hier d’un doublé et d’une passe décisive. « Bien avant le coup de sifflet final, se délecte l’hebdo, il ne faisait de doute pour personne au cœur du peuple parisien que Désiré Doué n’a jamais mieux porté, mieux honoré » son patronyme. « À trois jours de son anniversaire, le vingtième, poursuit Le Parisien Dimanche, l’attaquant s’est offert le cadeau dont rêvent tous les footballeurs de la planète (…) : celui de (…) devenir l’idole de tout un club pour l’éternité ». Un exploit qui relègue le reste au second plan Notamment la présidentielle. Il faut dire que pour les votants, c’est encore dans deux ans… alors que pour les politiques, ce n’est que dans deux ans ! Candidats assumés ou présidentiables imaginés, une partie des revues s’y penche cette semaine… Parmi eux, Le Point, dont la une est consacrée à l’ancien Premier ministre Edouard Philippe. À l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage, Le Prix de nos mensonges, celui qui fourbit ses armes depuis 2020 développe ses idées. À commencer par ce « déni français » dont souffrirait la population dans son ensemble. « Notre exceptionnelle aptitude à nous raconter des histoires m’agace » maugrée-t-il dans les colonnes du Point, jugeant que « si nous voulons avancer, nous devons arrêter de nous mentir ». Autre thème sur lequel il rejette toute discussion : « le culte de la transparence » à bannir selon lui, et « la verticalité » qu’il appelle de ses vœux car « dans une démocratie, on a besoin de gens qui sont élus, et on a besoin de chefs qui prennent des décisions ». Sur le reste, l'art de la nuance Il faut dire, comme l’analyse un politologue dans les colonnes du Point toujours, que « pour redevenir majoritaire, la droite devra faire le grand écart » c’est-à-dire à la fois « reconquérir les électeurs du Rassemblement national et convaincre les ralliés au macronisme ». Une forme de « en même temps » 2.0 dont Edouard Philippe refuse d’être l’héritier : « mon objectif n’est pas de me positionner par rapport à une étiquette, (...) à un parti, (...) à un créneau » assène-t-il. Malgré tout, Edouard Philippe prend soin de nuancer, notamment sur les questions identitaires et migratoires. « Je ne crois pas, dit-il, que la fermeté se démontre par des postures et des surenchères permanentes sur les chaînes d’info »; « il serait dangereux, affirme-t-il enfin, de créer un droit spécifique - il faut ici comprendre "droit" au sens de "loi" - pour une religion, et je ne crois pas que la laïcité impose la négation totale de la liberté religieuse dans l’espace public ». Une rupture avec les autres cadors de la droite française Et particulièrement avec Bruno Retailleau, le très droitier ministre de l’Intérieur. À son sujet, Edouard Philippe s’accorde une pique : il n’est « pas sûr » ironise-t-il, que Bruno Retailleau y verrait  « une critique » si on le rangeait dans la « droite Trocadéro », une droite embourgeoisée, catholique, et vieille-France.Droite Trocadéro on ne sait pas, droite à gogo c'est certain pour Marianne, qui n'hésite pas à qualifier le ministre de « moine-soldat de la droite » qui a « souvent croisé la route d’élus de l’extrême-droite, sans leur tourner le dos ». Va-t-il pour autant « réaliser l’union en 2027 ? » … Marianne s’interroge. Le titre pointe que « Retailleau bénéficie des faveurs de la presse de droite et d’extrême-droite » à la télé ou sur papier, où il « déroule ses saillies anti-immigration, multiplie les annonces chocs (…), et affiche une grande fermeté à l’encontre de l’Algérie ».   Le ministre de l’Intérieur le dit d’ailleurs lui-même : interrogé sur sa proximité, ou ses différences, avec le Rassemblement national, il le concède : ce qui le « distingue » de Marine le Pen ou Jordan Bardella, c’est « le programme économique » … pas un mot en revanche sur d’éventuelles divergences idéologiques. Un mot aussi de la situation internationale Que ce soit dans L’Express ou dans Le Point, une préoccupation : les liens entre l’Europe et Donald Trump. Dans le second, on parle plutôt défense et armement; dans le premier, c’est surtout de politique qu’il est question. L’Express fait ainsi le constat d’un trumpisme devenu une « franchise » voire un « label » qui « galvanise les politiques » propulsant les Giorgia Meloni et Viktor Orban de ce monde au sommet grâce à une « boîte à outils » dans laquelle « ils peuvent piocher à l’envi des "punchlines" » comme autant de coups gagnants.Le phénomène n’est en réalité pas nouveau, analyse L’Express, le trumpisme n’a fait que donner un coup d’accélérateur à une idéologie « enracin[é]e dans une colère profonde ». Car il ne faut pas sous-estimer le poids des émotions dans le contexte actuel, souligne de son côté L’Obs. Interrogée par le magazine, la sociologue franco-israélienne Eva Illouz estime ainsi que « le désenchantement et la peur sont devenus le spectre permanent de la démocratie » et que l’extrême droite « capte et organise cette émotionnalité excédentaire ». Auparavant, l’espoir était selon elle l’émotion principale, mais voilà : « la modernité tardive (…) [a] écrasé cette espérance dans le futur ». Faut-il pour autant se lamenter de toute cette colère ? Pas forcément nuance L’Obs… « les émotions fortes permettent d’évaluer ce qui est important pour soi » mais elles sont aussi une « brèche » pour peut-être, enfin, sortir de « la sur-socialisation, le fait de s’identifier totalement à un rôle ». De là à rêver au retour de l'espoir, il n'y a qu'un pas. 
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  • À la Une: le sacre du réalisateur iranien Jafar Panahi
    À Cannes hier soir, Jafar Panahi a reçu une Palme d’or « tellement méritée », s'exclame le Parisien-Dimanche, au-dessus de la photo du réalisateur iranien, souriant, derrière ses lunettes noires qu’il n’a pas quittées de la cérémonie. « Plusieurs fois emprisonné sans son pays, Jafar Panahi a été récompensé pour un grand film politique et bourré d’humour », ajoute le Parisien-Dimanche. Ce film, c’est Un simple accident, que le journal résume ainsi : « une comédie noire sur la revanche du petit peuple contre un ancien tortionnaire, tourné avec trois fois rien et qui tient aussi bien du thriller que de la comédie et du grand film politique ». « L’émotion l’a terrassé sur son siège pendant quelques secondes, alors que la salle se levait pour l’applaudir », raconte la Tribune Dimanche, il remporte « la Palme d’or de l’engagement et de la liberté ». Le Journal du Dimanche salut, de son côté, une Palme d’or « symbole de résistance », et rapporte les propos de Jafar Panahi, tenus quelques heures avant la cérémonie : « Dimanche, je reprends l’avion pour Téhéran, je ne sais pas quels ennuis m’y attendent, mais l’Iran est mon pays et je ne saurai pas faire du cinéma ailleurs ».Ça se passe loinGros plan sur la guerre en Ukraine, vue de Russie. « Après trois ans de guerre », raconte le Point, « la population russe navigue entre soutien, désillusion et ressentiment ». « Pour une grande majorité d’habitants », poursuit l’hebdomadaire, « la guerre, pudiquement appelée "opération militaire spéciale", continue d’être une gêne lointaine ». À l’université par exemple, un étudiant grec raconte que ses compagnons russes « sont plus en colère contre l’Union européenne qui les sanctionne que contre leur gouvernement qui a commencé et soutient cette guerre ». À Moscou, un opposant au régime, lui, explique : « Ça se passe loin, là-bas. Le plus important, c’est de ne pas être touché directement ». « Il ne souhaite pas la défaite ». « Sinon », dit-il, « ce sera la guerre civile ». Le Point a aussi rencontré Laura, une couturière à la retraite, qui « ne veut plus rien entendre au sujet de l’opération spéciale ». « Il y a un an, trois mois après avoir été mobilisé, son petit-fils de 18 ans est mort en Ukraine. Il repose « en héros », au cimetière ». « Laura n’en dira pas plus », conclut le Point.Personne ne viendra nous sauverDirection les États-Unis où « la résistance s’organise ». C’est en tout cas ce que croit savoir le Nouvel Obs, il est allé à la rencontre des membres du collectif Indivisibles, qui mènent la révolte contre Donald Trump. Comme Mary Ann, qui, nous dit-on, « a hissé, sur sa pelouse tondue de près, un drapeau américain à l’envers. Un SOS angoissé, signe d’un pays en détresse. Quelques semaines plus tard, elle a planté un petit panneau qui invite à l’action en lettres blanches : march, protest, strike, vote », poursuit le Nouvel Obs, qui est aussi allé à un meeting des Indivisibles. L’un des co-fondateurs du mouvement, Ezra Levin, s’exclame face au public: « La peur est contagieuse, mais le courage aussi ! Personne ne viendra nous sauver. Les luttes historiques contre les autoritarismes nous apprennent que le succès dépend d’une opposition persistante, courageuse, large et unifiée ». Et puis il y a Bernie Sanders, l’ex-candidat à l’élection présidentielle, « l’apport du sénateur de 83 ans à la résistance est capital », estime le Nouvel Obs. « Lui qui n’appartient à aucun parti est devenu l’improbable visage de l’opposition à Trump. Partout le vieux routier de la gauche attire les foules ». « Il faut rallier les classes populaires, Bernie Sanders l’a compris très tôt ». Il va vers « une Amérique populaire, en miroir de celle de Trump, cherchant elle aussi à exprimer sa colère ».De Gaza au sud de la FranceEnfin, M, le supplément du Monde nous emmène à la rencontre d’une famille palestinienne réfugiée en France. Ils sont sortis de l’enfer de Gaza, toute la famille d’Husam Al Najar, les parents et les cinq enfants, « âgés de 4 à 20 ans ». Ils vivent désormais dans le Gard, dans le sud de la France, « dans un hameau à 600 mètres d’altitude ». Un havre de paix, avec « ses paysages verdoyants à perte de vue ». Pour la photo, la famille pose devant une maison aux tuiles roses. Mais Husam Al Najar « a le vertige ». « Il ne s’éternise pas et préfère retourner dans le salon », raconte M. « Je n’arrive pas à rester dehors », dit-il. « J’ai besoin de me sentir entre des murs solides ». S’ils sont tous en France aujourd’hui, précise le magazine, c’est « grâce à une chercheuse du CNRS qui a œuvré sans relâche pour qu’Husam Al-Najar, docteur en ingénierie de l’environnement, puisse bénéficier d’un programme national d’aide aux scientifiques en exil ». Ils sont arrivés fin avril et sont bien décidés à s’intégrer en France. Diana Al-Najar, « la mère de famille, veut apprendre le français au plus vite et passer le permis de conduire. Nour 18 ans et Aya 16 ans, échangent déjà quelques paroles dans un français impeccable », raconte M. Pour cette famille, « arrivée, avec pour tout bagage un téléphone portable », c’est le début d’une nouvelle vie.
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  • À la Une: le martyre des Palestiniens de Gaza
    C'est la photo d’un homme debout au milieu d’un champ de ruines, qui fait la Une du Nouvel Obs, avec ces mots : « le spectre de l’annexion ».  « Dix-neuf mois après les massacres commis par le Hamas, les destructions systématiques menées par le régime de Benyamin Netanyahou ont presque anéanti la Bande de Gaza », écrit le Nouvel Obs, « destructions qui font planer la menace d’un exode forcé sur ses deux millions d’habitants ». « Un spectre hante les Palestiniens de Gaza », poursuit l’hebdomadaire : « la Nakba, la catastrophe en arabe, référence à l’expulsion d’une partie des populations arabes de Palestine lors de la naissance d’Israël en 1948. Depuis les massacres du 7 octobre, les Palestiniens ont la certitude de vivre une nouvelle Nakba, à Gaza sous les bombes, mais aussi en Cisjordanie, de manière plus rampante et insidieuse, sous l’action souvent conjointe de l’armée et des colons israéliens ».Crime de guerre et génocideFaut-il alors parler de génocide ? interroge le Nouvel Obs. Le débat est ouvert et parfois violent. En préambule, la juriste Mathilde Philip-Gay spécialisée dans le droit pénal international, explique que « parmi les grands crimes en droit pénal international, on peut déjà dire que deux sont certainement commis à Gaza. » « Il y a, dit-elle, incontestablement des crimes de guerre, puisque des dizaines de milliers de civils ont été tués, ce qui n’est pas un objectif militaire. La liste est longue, poursuit Mathilde Philip-Gay : blocus de l’aide humanitaire, utilisation de la faim comme arme, interdiction aux journalistes occidentaux de se rendre à Gaza, ciblage délibéré des reporters palestiniens. On assiste aussi très probablement à des crimes contre l’humanité », ajoute-t-elle.Mais qu’en est-il du génocide ? Pour l’historien Vincent Lemire, il faut distinguer « les deux significations du mot ».  « D’abord, la signification politique, tombée dans le sens commun, celle que tout le monde a en tête, l’atteinte, de manière atroce, à une population, le ' pire ' des crimes ». Or « juridiquement, précise l’historien, ce n’est pas vraiment cela. Selon le droit international, le génocide correspond à l’intention de détruire un groupe national, ethnique ou religieux. Pour être établi, il nécessite donc de prouver qu’Israël a comme unique intention de détruire la population de Gaza (…) Il doit aussi être démontré que les victimes sont ciblées de manière délibérées et non aléatoire ».  Le débat reste ouvert…L'ordination des femmesDans la presse hebdomadaire également cette semaine, les réactions à l’élection du pape Léon XIV. Le Point y consacre d’ailleurs sa Une, avec ce titre : « Léon XIV, le pape d’un nouveau monde ».  « Le premier Américain du Nord (…) mais qui vient aussi du Sud, il a longtemps été missionnaire au Pérou ». Un pape jeune et moderne. Mais jusqu’où ira-t-il ? Le Point s’interroge notamment sur les femmes diacres et prêtres : « le sujet de leur ordination va-t-il rester éternellement tabou dans l’Église ? »On serait tenté de dire oui, à lire l’article de l’hebdomadaire. Car, nous explique l’historien Alberto Melloni, au-delà « d’une affaire de parité ou d’égalité des sexes » « la question des femmes touche à des enjeux théologiques fondamentaux ». « Problème, ajoute-t-il : ouvrir la prêtrise aux femmes ou même rétablir le diaconat féminin nécessiterait un concile. Ce n’est pas une décision qu’un pape peut prendre seul ». Autrement dit, l'attente risque d'être longue…L’Express, lui aussi, s’intéresse au nouveau pape. Et plus précisément à son « face à face », avec Donald Trump. « Si le pape et le président des États-Unis partagent la même nationalité, ils risquent de s’opposer sur la question des migrants et de l’aide internationale » estime l’Express, d’autant que « pour les ultra-trumpistes, le successeur de François est un gauchiste. »À 300 kilomètres de CayenneEnfin, le Journal du Dimanche se fait l’écho des nouvelles intentions du ministre français de la justice, Gérald Darmanin, en matière pénitentiaire. « Gérald Darmanin va enfermer les narcotrafiquants dans la jungle amazonienne », clame le JDD, qui parle d’une « forteresse isolée, conçue pour enfermer les criminels les plus dangereux du narcotrafic et les islamistes ». Une annonce faite alors que le ministre est en visite en Guyane. Gérald Darmanin qui multiplie les annonces sur les prisons et qui déclare ainsi : « j’ai décidé d’implanter en Guyane la troisième prison de haute sécurité de France. Soixante places, un régime carcéral extrêmement strict et un objectif : mettre hors d’état de nuire les profils les plus dangereux du narcotrafic. »Le Journal du dimanche nous donne un aperçu de l’implantation de la nouvelle prison : « au bout du monde : à Saint-Laurent du Maroni, aux confins du fleuve, à 300 kilomètres de Cayenne, à des jours des premiers hameaux accessibles uniquement en pirogue ou par avion ». « Une forteresse volontairement isolée, comme un écho au bagne d’autrefois, mais avec les codes du 21ème siècle », ajoute le JDD, qui semble séduit par cette vision, alors qu’aux États-Unis, Donald Trump, lui, rêve de rouvrir Alcatraz. Autant de projets qui pourraient nourrir l'imagination de bien des scénaristes.
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About Revue de presse des hebdomadaires français

Les opinions, les points de vue et les avis souvent divergents des éditorialistes et des commentateurs sur l'actualité française et internationale dans les hebdomadaires français. Une revue de presse présentée chaque dimanche par Catherine Potet.
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