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Revue de presse Afrique

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  • À la Une: en RDC, la chute d’Uvira provoque une crise humanitaire
    C’est à la Une du Journal de Kinshasa : l’attaque de l’AFC-M23 aurait fait 413 morts, « dont des femmes et des enfants », affirme le quotidien qui cite le gouvernement provincial du Sud-Kivu. « Ces attaques, ajoute le journal, ont transformé 'a cité en champ de bataille et violé le cessez-le-feu prévu par l’accord de paix signé seulement six jours plus tôt ». « Au-delà des pertes humaines, nous dit-on, la crise est humanitaire. Kinshasa avait déjà signalé près de 200 000 déplacés en quelques jours, l’entrée du M23 à Uvira a précipité un exode massif, poussant des milliers de familles vers la frontière burundaise. » Un exode dont se fait également l’écho Africanews qui titre : « Au Burundi, l’arrivée massive de réfugiés congolais inquiète les autorités ». Pour les accueillir, précise la chaîne panafricaine, « de nouveaux camps de déplacés ont été installés », « mais les conditions de vie sont extrêmement précaires : absence d’eau potable, de latrines, d’abris » (…) « dépouillés de tout, beaucoup de réfugiés affirment avoir vécu l’enfer avant d’atteindre le territoire burundais. » Actualité.cd, de son côté, publie la réaction de la Confédération internationale sur la région des Grands Lacs, qui lance « un appel à la communauté internationale pour qu’elle augmente l’aide humanitaire aux populations touchées ».  Soldats burundais Côté rwandais, les autorités démentent toute volonté de rompre les accords de paix signés le 4 décembre. « Le Rwanda n’est pas le problème, il veut la paix », titre le Journal de Kinshasa, reprenant les propos du président rwandais Paul Kagamé, hier, « devant les nouveaux membres de son gouvernement qui prêtaient serment. » Le président, poursuit le Journal de Kinshasa, « a retourné l’accusation, pointant la présence massive, selon lui, des troupes burundaises en RDC », Paul Kagamé avançant le chiffre de « plus de 20 000 militaires ». Pour le Journal de Kinshasa, les propos du président rwandais « servent de justification indirecte à la prise d’Uvira par le M23 (…) Les gens ont crié au secours, mais personne n’est venu les aider », a notamment déclaré Paul Kagamé, évoquant particulièrement « la situation des Banyamulenge ». La presse rwandaise cite également les propos de Paul Kagamé : « Plus de 20 000 soldats burundais alimentent la crise dans l’est de la RDC » titre The New Times, qui précise : « Le président rwandais accuse le Burundi voisin d’aggraver le conflit qui dure depuis des décennies dans l’est de la RDC ». Paul Kagamé accuse aussi « les soldats burundais déployés dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu d’attaquer les civils ». « Pratique courante » Afrik.com revient sur la catastrophe de Fès, au Maroc. « Quand les étages illégaux tuent, chronique d’un désastre annoncé », titre le site panafricain, qui revient donc sur ce drame survenu mardi : « 22 personnes tuées dans l’effondrement de deux immeubles ». Un drame qui, nous dit-on, « révèle une nouvelle fois les failles systémiques du contrôle urbanistique au Maroc ». « Le parquet de Fès a ouvert une enquête judiciaire pour déterminer les responsabilités, mais les habitants pointent déjà du doigt ce qu’ils dénoncent depuis des années : la construction anarchique. Les immeubles effondrés comptaient quatre étages chacun, alors que le plan d’aménagement de ce quartier, conçu en 2007 pour reloger des familles issues des bidonvilles, n’autorisait que deux niveaux ». Afrik.com précise encore que « dans les grandes villes, la pression démographique, le coût des autorisations et la faiblesse des contrôles encouragent les surélévations illégales. Ajouter un ou deux étages 'en douce', est malheureusement une 'pratique courante' », selon un expert en urbanisme. Le site panafricain rappelle également que le Maroc s'apprête à accueillir la Coupe d'Afrique des Nations et que « Fès doit recevoir plusieurs matches». Afrik.com s'interroge : « La ville aura-t-elle le temps de panser ses plaies et de regarder en face ce que ses murs cachent ? »
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  • À la Une: le Rwanda en accusation
    Après l’occupation de la ville d’Uvira par les forces rebelles du M23, la presse congolaise s’en prend vertement au Rwanda : « Kigali poursuit sa folle aventure dans l’est de la République démocratique du Congo, dénonce La Tempête des Tropiques à Kinshasa, crachant ainsi sur la communauté internationale et sur les efforts diplomatiques consentis par les États-Unis et le Qatar. (…) Tout porte à croire que les rebelles auraient bénéficié de nouveaux renforts de l’armée rwandaise, avec pour objectif d’élargir le champ d’occupation, violant ainsi ouvertement l’Accord de paix signé le 4 décembre dernier, à Washington, en présence de Donald Trump et de plusieurs dirigeants de la région. » D’ailleurs, la communauté internationale hausse le ton également contre Kigali, relève le site congolais Actualité CD : aux États-Unis, « la majorité républicaine de la Commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants a appelé hier à tenir “pleinement responsable“ le Rwanda des engagements pris avec la RDC lors de la signature des Accords de Washington la semaine dernière. “Ces engagements ne sont pas optionnels, et les États-Unis s’attendent à ce qu’ils soient appliqués“, a déclaré la commission, exhortant les dirigeants internationaux à “condamner sans réserve“ les actions de Kigali. (…) Plus tôt, rapporte encore Actualité CD, le Groupe de contact international pour les Grands Lacs – réunissant les États-Unis et l’Union européenne sous présidence allemande – s’est dit “profondément préoccupé“ par la nouvelle offensive du M23. » L’accord de paix piétiné… Pour les autorités congolaises, l’implication du Rwanda n’est plus à démontrer… « Aux yeux de Kinshasa, rapporte Le Monde Afrique, seul l’engagement de l’armée rwandaise a permis l’offensive sur Uvira. Lundi, le président congolais, Félix Tshisekedi, a accusé Kigali de “violer ses engagements“ pris à Washington. “Au lendemain même de la signature, des unités des forces de défense du Rwanda ont conduit et appuyé des attaques à l’arme lourde“, a-t-il dénoncé dans son discours annuel à la nation. Une très bonne source internationale au cœur du dossier, pointe encore Le Monde Afrique, affirme que l’ordre de l’assaut contre Uvira a été pris “au plus haut niveau de l’Etat rwandais avant même le 4 décembre“. Un autre interlocuteur note l’utilisation, ces derniers jours, sur le champ de bataille “de brouilleurs d’ondes de haute technologie, de lance-roquettes multiples, de mortiers de 120 mm guidés par GPS et de drones. Autant d’équipements et d’actions, ajoute-t-il, qui dépassent les capacités du M23“. » Qui plus est, croit savoir Le Monde Afrique, le dernier rapport des experts des Nations unies sur la RDC, qui sera publié prochainement, est accablant. Ce rapport « souligne en effet “la poursuite du déploiement de forces rwandaises au-delà de leurs frontières, le renforcement de leur présence au Nord et Sud-Kivu, positionnées sur les lignes de front et participant directement aux combats“. Les experts estiment qu’entre 6.000 et 7.000 militaires rwandais – “soit deux brigades et deux bataillons de forces spéciales“ – sont déployées dans les deux provinces. Kigali continue de nier sa présence en RDC, reconnaissant seulement l’existence de “mesures défensives“ sur sa frontière. » Des milliers de réfugiés… Conséquence de la chute d’Uvira : « le flot des déplacés submerge le Burundi » voisin… C’est ce que constate Le Journal de Kinshasa. « Des milliers de personnes ont franchi la frontière ces derniers jours, fuyant l’avancée des combattants de l’AFC-M23 à Uvira. Silhouettes courbées sous le poids de ballots précipités, ces civils cherchent un refuge immédiat. La frontière burundaise s’est rapidement transformée en un espace d’accueil, étroit mais vital. Sur place, l’urgence est totale. Les équipes du HCR et de l’Office national burundais de protection des réfugiés se mobilisent pour organiser les arrivées et protéger les déplacés. (…) La vie de milliers de personnes, soupire Le Journal de Kinshasa, dépend désormais de la capacité du Burundi à leur tendre la main. La réponse de la communauté internationale reste cruciale, alors que le monde risque de détourner le regard. » Tigri au Togo ? Enfin, les suites de la tentative de coup d’Etat au Bénin. D’après Jeune Afrique, « l’instigateur présumé du putsch, le lieutenant-colonel Pascal Tigri aurait trouvé refuge au Togo, à Lomé, en franchissant le fleuve Mono. Il aurait ensuite été hébergé dans le quartier de Lomé 2. » Toujours d’après Jeune Afrique, « Cotonou va demander son extradition. Contactée par le site panafricain, une source proche du président togolais Faure Gnassingbé dit ne pas être informée de cette situation. »
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  • À la Une: une paix «de papier» dans l’est de la RDC
    À peine l’encre des signatures des présidents congolais et rwandais avait-t-elle séché jeudi dernier à Washington que les combats s’intensifiaient dans le Sud-Kivu. « Lundi, rapporte Le Monde Afrique, des affrontements ont été signalés aux abords de la localité de Luvungi, à environ 60 kilomètres au nord d’Uvira, selon des sources militaires. Des tirs et des détonations ont également résonné aux abords de Sange, localité à mi-chemin entre Uvira et Luvungi. Un officier au sein de l’armée burundaise a évoqué de « très nombreux » soldats, congolais et burundais, en fuite et passant la frontière avec le Burundi. Les combats font rage désormais à une trentaine de kilomètres au nord de la ville d’Uvira, et impliquent plusieurs milliers de soldats burundais, en soutien à Kinshasa. » Uvira aux mains du M23… D’après le site Afrikarabia, spécialisé sur la RDC, Uvira est même déjà tombée… Les rebelles de l’AFC-M23 sont entrés hier dans la ville, affirme le site. « Les témoignages sur place faisaient déjà état de la fuite des autorités civiles et de militaires dans la journée, alors que la rébellion se tenait à Kiliba, à une quinzaine de kilomètres au Nord d’Uvira. Le scénario de la prise de Goma et Bukavu en début d’année se répète donc dans cette ville de 600 000 habitants au bord du lac Tanganyika, pointe Afrikarabia : des rebelles qui progressent très rapidement face à une armée congolaise qui opère de multiples replis stratégiques, laissant ainsi la voie libre à l’AFC-M23. » Et, ça n’est pas une surprise, poursuit le site : l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda, sous l’égide des États-Unis, est en effet une « paix de papier », s’exclame-t-il. Pour la simple raison que « l’AFC-M23 n’est pas partie prenante de cet accord. Or, c’est justement le M23 qui est sur le terrain et qui opère, même si le mouvement rebelle est soutenu par Kigali. La signature de l’accord de Washington donne l’impression d’avoir mis la charrue avant les bœufs, constate encore Afrikarabia, en signant d’abord la paix avec le Rwanda avant de trouver un accord avec le M23 à Doha. » Cap vers le Katanga ? La Libre Afrique à Bruxelles confirme la chute d’Uvira… « La cité a été rapidement ceinturée et les rebelles ont ainsi pris le contrôle de la frontière burundaise, pour empêcher l’arrivée de renforts éventuels de l’armée congolaise. Face à cette situation et « pour éviter un bain de sang et limiter les dommages dans la ville, les notables d’Uvira ont demandé aux rebelles de les autoriser à négocier le départ des troupes fidèles au régime de Kinshasa », explique un diplomate occidental. Des tractations qui ont pris plusieurs heures mais qui ont abouti à un départ dans le calme de la plupart des hommes en armes. » Pour leur part, précise encore La Libre Afrique, « les rebelles ont déjà annoncé qu’ils allaient  poursuivre leur avancée et mettre le cap sur le Katanga. […] Il faut mettre la main sur le coffre-fort du clan présidentiel », lance un cadre de l’AFC-M23. » Le Katanga, au Sud, qui « est le tiroir-caisse de la RDC, relève Afrikarabia, avec ses riches mines de cuivre et de cobalt. » Une menace pour le Burundi… La conquête d’Uvira « est (donc) stratégique à plus d’un égard », pointe Jeune Afrique. « Après la chute de Bukavu, en février, Uvira a en effet servi de point de repli aux autorités provinciales du Sud-Kivu. Située à l’extrémité nord du lac Tanganyika, c’est un point de passage obligé pour se projeter vers Kalemie (et plus au sud vers le Katanga). Enfin, Uvira fait directement face à Bujumbura, la capitale économique du Burundi, dont l’aéroport sert depuis plusieurs mois de relais discret pour l’acheminement de renforts et de munitions vers le front de l’est. » D’ailleurs, poursuit Jeune Afrique, « l’expansionnisme de l’AFC-M23 dans cette zone est considérée comme une menace directe par les autorités burundaises, déjà confrontées à une importante crise économique. Entre le Rwanda et le Burundi, la tension a continué à monter ces derniers jours. Il y a une semaine, le ministre rwandais des Affaires étrangères avait accusé le Burundi « d’être un saboteur du processus de paix ». Et, il y a deux jours, son homologue burundais lui répondait indirectement en accusant le Rwanda de mener « des activités déstabilisatrices » contre son pays et de cibler les soldats burundais dans l’est de la RDC. »
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  • À la Une: les enseignements de la tentative de putsch au Bénin
    48 heures après le coup de force des militaires à Cotonou, « l’heure n’est plus seulement au soulagement, mais à l’autopsie d’une faillite sécuritaire et politique, relève Afrik.com. En effet, au-delà de l’échec opérationnel des mutins, cet événement marque une rupture : le "modèle béninois", cette exception démocratique (déjà écornée) dans une région sahélienne en feu, vient de montrer ses limites structurelles. « Depuis 2016, précise le site panafricain, le président Patrice Talon a opéré un changement radical de paradigme : sacrifier une part des libertés publiques et du pluralisme politique sur l’autel de l’efficacité économique et de la modernisation des infrastructures. Mais ce coup de force, bien que déjoué, suggère que ce pacte ne fait plus l’unanimité, y compris au sein des "corps habillés". La prospérité macroéconomique vantée par le régime ne ruisselle pas assez vite pour apaiser les frustrations sociales, et celles désormais affichées des militaires, affirme encore Afrik.com. En verrouillant le système électoral (à savoir l’exclusion de l’opposition radicale lors des législatives passées et les difficultés pour la présidentielle de l’année prochaine), le pouvoir a involontairement fait de la caserne le seul lieu de contestation possible. Lorsque l’urne est cadenassée, le fusil devient tentant. » Frustrations nombreuses En effet, renchérit Le Pays au Burkina Faso, « la question qui se pose est de savoir si Patrice Talon saura tirer les leçons de ce pronunciamiento avorté qui, après coup, apparaît comme un avertissement sans frais pour lui. La question est d’autant plus importante qu’au-delà des revendications des comploteurs, l’atmosphère sociopolitique reste teintée de souffre dans ce contexte préélectoral où, entre embastillement d’opposants et mise à l’écart du principal parti d’opposition, "Les Démocrates" de l’ancien président Boni Yayi, les frustrations sont nombreuses. Et ce, dans une ambiance où le président Talon est accusé de dérives autoritaires par ses contempteurs. » Le rôle de la France… Jeune Afrique pour sa part nous éclaire sur le rôle de la France lors de cette tentative de coup d’État. « Dès les premières heures dimanche, le président français a été informé de l’évolution de la situation. Emmanuel Macron et Patrice Talon ont échangé par téléphone au cours de la journée. Selon nos informations, poursuit le site panafricain, le chef de l’État français a fait savoir à son homologue béninois qu’il avait prépositionné à Cotonou des membres des forces spéciales de l’armée française, mises en alerte dès le début des événements. Emmanuel Macron a également joint le chef de l’État nigérian, Bola Tinubu, pour appuyer les demandes d’intervention formulées par les autorités béninoises. (…) Dans le même temps, révèle encore Jeune Afrique, les services de renseignements français ont apporté un appui technique aux Forces de défense et de sécurité béninoises, qui combattaient les mutins aux abords de la présidence, puis des studios de la chaîne de télévision nationale. Un avion de surveillance a notamment survolé la capitale béninoise à de nombreuses reprises durant la journée de dimanche. » Et Jeune Afrique de rappeler enfin que « la France et le Bénin sont liés par des accords de coopération militaire depuis 1977, qui sont très régulièrement mis à jour ». Davantage de coups d’États en Afrique ? Enfin, à lire dans Le Monde Afrique, cet entretien avec Achille Mbembe. Pour le philosophe et politologue camerounais, nous assistons à une crise du multipartisme en Afrique : « une "crise du multipartisme" et non une "crise de la démocratie", affirme-t-il, pour la simple raison que la quasi-totalité des pays du continent n’ont jamais rempli les critères élémentaires d’un État de droit. Dans les années 90, suite à la poussée protestataire contre les régimes autocratiques, des arrangements institutionnels découlant des conférences nationales avaient été mis en place, dont l’autorisation de partis d’opposition. Mais, tout cela n’était que de façade. » Et les institutions actuelles, estime encore Achille Mbembe, « ne sont pas prêtes pour traiter politiquement les conflits que génèrent les sociétés. Héritées dans la plupart des cas de l’époque coloniale, elles ont été conçues pour commander au lieu de dialoguer, pour réprimer au lieu de négocier. C’est ce qui explique le recours systématique à la violence. Tant qu’on ne s’attaque pas à ce système, il y a fort à parier que cette dynamique va se poursuivre. Et, conclut le philosophe et politologue camerounais, dans les temps à venir, nous allons à assister à davantage de coups d’État en Afrique ». 
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  • À la Une: la tentative de coup d’État au Bénin
    « Le Bénin a-t-il connu hier le coup d’État le plus court du monde ? », s’interroge Jeune Afrique. Peut-être bien… Car « une poignée d’heures seulement après que des militaires, casques vissés sur la tête et fusils d’assaut en bandoulière, sont apparus sur les écrans de la télévision nationale pour annoncer la destitution du président Patrice Talon, les autorités béninoises ont indiqué avoir repris le contrôle de la situation. "Notre pays a vécu aujourd’hui des évènements d’une gravité extrême", a reconnu hier soir le chef de l’État ». Les reporters du site d’information Banouto ont sillonné les rues de Cotonou en fin de journée. « Malgré quelques contrôles de sécurité constatés, les barrages de police et de l’armée et la présence visible de blindés à certains points stratégiques, la majorité des quartiers traversés conserve une atmosphère calme, constataient-ils alors. Aucun mouvement de panique, aucune agitation inhabituelle : la vie continue, simplement rythmée par les mesures sécuritaires renforcées d’un après-midi marqué par une tentative de déstabilisation déjouée ». Réaction rapide des autorités… Plus de peur que de mal donc. « Tentative de coup d’État au Bénin : 13 personnes arrêtées, le gouvernement réagit et rassure », titre La Nouvelle Tribune à Cotonou. « Selon des sources proches du gouvernement, 13 personnes (en effet) ont été arrêtées, précise le journal, dont 12 parmi celles qui ont pris d’assaut dans la matinée la chaine nationale Benin TV, et un ancien militaire, radié des effectifs ». On ne sait pas si le meneur des mutins, le lieutenant-colonel Pascal Tigri figurait parmi les personnes arrêtées. Les autorités légales sont rapidement intervenues pour expliquer et rassurer, donc : le ministre de l’Intérieur, Alassane Séidou, puis le président Talon, mais aussi, pointe encore La Nouvelle Tribune, nombre de personnalités politiques et religieuses, comme l’ancien président de l’Assemblée nationale, Adrien Houngbédji, ou encore l’archevêque de Cotonou. Commentaire du quotidien béninois : « ces différentes réactions traduisent une même volonté : empêcher toute remise en cause de l’ordre républicain et consolider la cohésion nationale. Si l’épisode a ravivé les inquiétudes, il a aussi montré une convergence d’appels à la responsabilité, à la vigilance et au respect des règles démocratiques ». … et de la Cédéao À noter, relève Le Monde Afrique, la réaction rapide de la Cédéao : la Cédéao qui « a annoncé dans la soirée avoir "ordonné le déploiement immédiat d’éléments de sa Force en attente" au Bénin – provenant du Nigeria, de la Sierra Leone, de la Côte d’Ivoire et du Ghana – afin de "préserver l’ordre constitutionnel". (…) Cette intervention, décidée en quelques heures, relève encore Le Monde Afrique, est la première de l’organisation régionale depuis 2017 en Gambie. En 2023, les États membres de l’organisation avaient menacé les putschistes au Niger de les déloger par les armes mais, divisés, ils avaient finalement renoncé à intervenir ». Dans le sillage des coups d’État au Mali, au Niger et au Burkina Faso ? Alors pourquoi ce coup de force ? D’après Le Point Afrique, « les mutins nourrissaient des griefs politiques contre le pouvoir en place, dénonçant une gouvernance qu’ils jugent excluante ». Pour sa part Jeune Afrique note que « la courte prise de parole du lieutenant-colonel Tigri a fortement résonné avec la rhétorique utilisée pour justifier les coups d’État menés par les militaires au pouvoir au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Lui aussi a pointé "la dégradation de la situation sécuritaire" dans son pays et "la promotion à des grades supérieurs de certains militaires au détriment des plus méritants". Signe de cette proximité idéologique, plusieurs activistes proches de l’AES, l’Alliance des États du Sahel, ont publié, dès hier matin, des messages célébrant la tentative de putsch ». En effet, renchérit Ledjely en Guinée, « ce putsch manqué semble surtout calqué sur les dynamiques observées dans la sous-région, notamment au Burkina Faso et au Niger. Mais les putschistes ont ignoré un élément essentiel (…), relève le site guinéen : depuis 1990, le Bénin fait partie des rares nations de la sous-région à avoir assuré des transitions pacifiques à travers des scrutins relativement consensuels. On ne renverse pas un tel acquis avec une mise en scène improvisée. Il était illusoire d’espérer rallier l’armée autour d’un communiqué standardisé, copié-collé des discours entendus dans d’autres pays de la région ». Enfin, conclut Ledjely, « il était temps que cette sombre spirale se heurte à un mur. Et que la Cédéao y ait contribué n’est pas la moindre des satisfactions. »
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Les commentaires des quotidiens et hebdomadaires africains sur l'actualité du continent. Présentée du lundi au jeudi par Frédéric Couteau, le vendredi et le samedi par Catherine Potet. Un regard original, souvent ironique et parfois sans complaisance sur les événements petits et grands qui font l'actualité de l’Afrique.
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